Le paradoxe de certains hauts potentiels

Le paradoxe de certains hauts potentiels : pourquoi tant d’HP se sentent-ils "moyens" (et comment s’en libérer) ?

Les personnes à haut potentiel intellectuel (HPI) sont souvent perçues comme des individus brillants, aux capacités cognitives hors normes. Pourtant, nombre d’entre elles se sentent moyennes, voire carrément ordinaires. Un paradoxe troublant qui mène souvent à une profonde remise en question. Pourquoi cette impression persistante d’être « juste normal(e) » ? Et surtout, comment s’en libérer ?

1. Un cerveau qui analyse tout… y compris ses propres limites

Les HP ont une pensée en arborescence et une capacité d’analyse poussée. Si cette qualité leur permet de comprendre le monde avec finesse, elle peut aussi les enfermer dans une boucle d’auto-évaluation permanente. Plutôt que de se focaliser sur leurs points forts, ils sont plus enclins à repérer leurs failles, leurs lacunes ou ce qu’ils ne maîtrisent pas encore.

D’après les travaux de Jeanne Siaud-Facchin, psychologue spécialiste de la douance, l’hyperlucidité des HP peut les mener à une auto-critique constante, les empêchant de reconnaître leur propre valeur.

2. Le biais de la normalisation chez le haut potentiel : "Si je le fais facilement, c’est que ce n’est pas extraordinaire"

Les HP ont tendance à minimiser leurs talents. Pourquoi ? Parce qu’ils pensent souvent que ce qu’ils font naturellement est à la portée de tout le monde. Si une tâche leur semble évidente, ils supposent qu’elle l’est aussi pour les autres, ce qui les empêche de mesurer pleinement leur différence.

Par exemple,  une personne HP qui comprend et applique une nouvelle compétence en quelques heures peut avoir du mal à comprendre pourquoi d’autres mettent des semaines à la maîtriser. Plutôt que de reconnaître cette rapidité comme une compétence unique, elle se dit : "Tout le monde pourrait le faire s’il s’y mettait vraiment."

3. La comparaison sociale : un piège sans fin

Les HP se comparent souvent… mais pas à n’importe qui. Ils ont tendance à se référer à des personnes qu’ils jugent encore plus compétentes qu’eux, ce qui les pousse à penser qu’ils sont en retard ou moins doués. Cette comparaison biaisée alimente un sentiment d’infériorité injustifié.

Une recherche menée par Dunning et Kruger a montré que les individus les plus compétents sous-estiment souvent leur propre niveau, tandis que les moins compétents ont tendance à le surestimer. Un effet qui touche particulièrement les HP, qui côtoient souvent d’autres esprits brillants et perdent ainsi tout repère de normalité.

4. Le syndrome de l’imposteur : une ombre omniprésente

Le syndrome de l’imposteur est une sensation fréquente chez les HP. Il les pousse à croire qu’ils ne méritent pas vraiment leur succès et qu’ils doivent constamment prouver leur valeur. Ce doute chronique les empêche d’apprécier leurs réussites et les enferme dans un cercle de stress et d’auto-exigence.

Les "symptômes" les plus courants :

• Attribution de ses réussites à la chance plutôt qu’à ses compétences

• Peur constante d’être "démasqué(e)"

• Sentiment de ne jamais être assez qualifié(e)

Comment s’en libérer ?

• Prendre conscience du biais cognitif : Comprendre que notre cerveau minimise nos forces est la première étape pour contrer cette tendance.

• Apprendre à valoriser ses compétences : Faire une liste de ses réussites et des situations où ses capacités ont réellement fait la différence.

• Changer de perspective : Se comparer non pas aux experts mondiaux, mais à soi-même il y a quelques années. Cela permet de mesurer sa progression réelle.

• Accepter que l’effort n’est pas toujours nécessaire pour être légitime : Un talent reste un talent, même si on l’exerce sans effort apparent.

Le paradoxe du haut potentiel repose sur une combinaison de pensée analytique exacerbée, de biais cognitifs et d’un syndrome de l’imposteur omniprésent. La bonne nouvelle est qu'il est possible de s’en détacher en apprenant à reconnaître sa propre valeur et en modifiant sa perception de soi. Plutôt que de chercher à être "à la hauteur", il est peut-être temps d’accepter que vous êtes déjà plus haut que vous ne le croyez. 😉

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Je suis Marie-Claire, thérapeute holistique spécialisée dans l’accompagnement des personnes à haut potentiel (zèbres), hypersensibles et empathes. 

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